Chaque année environ 1,3 milliards de tonnes de denrées agricoles dans le monde sont perdues lors de la phase post-récolte (avant la première transformation) d'une valeur estimée à 1 000 milliards de dollars (Gustavsson et al, 2011).
En effet, les denrées agricoles brutes subissent des pertes qui sont la conséquence de plusieurs facteurs : ravageurs, champignons, bactéries, humidité ou vieillissement naturel du produit. Les pertes moyennes après-récolte varient en fonction des années, du produit considéré, des conditions climatiques de l’année et des interventions techniques d’accompagnement déployées.
Ces pertes se retrouvent particulièrement accentuées dans les pays en voie de développement, qui ne disposent pas d'infrastructures et de solutions techniques adaptées pour limiter et contrôler les facteurs de détérioration.
On assiste en parallèle au développement croissant des modes de productions agricoles plus durables (agriculture biologique, agriculture raisonnée) en réponse à une demande croissante des consommateurs pour des produits plus naturels :
- 4 français sur 5 disent vouloir retrouver une alimentation plus naturelle.
- 7% de la SAU européenne est cultivée en agriculture biologique (AB)
- En France, c’est plus de 70 000 exploitations avec 2,3 millions d’hectares.
- Le marché du ‘Bio’ en France, c’est plus de 12 milliards d’euros en 2019
Les besoins de désinsectisation des légumineuses immédiatement à la récolte et des céréales ‘bio’ et de qualité ‘premium’ par un procédé propre et sans risque pour l’utilisateur, le consommateur et l’environnement, sont en progression pour satisfaire aux spécifications des clients (notamment pour les productions de l’AB et à label).
La fumigation (gazage) à la phosphine (PH3) est efficace (Ciesla, 2018), mais son usage n’est pas compatible avec les productions de l’AB et, les contraintes de mise en œuvre et de sécurité d’emploi peuvent décourager certains utilisateurs potentiels, notamment les agriculteurs stockeurs.
Le remplacement de la fumigation à la phosphine par l’exposition à un gaz inerte (azote ou dioxyde de carbone (CO2)), dans les mêmes conditions de réalisation, est facile et libère de certaines des contraintes de l’usage de la phosphine qui rebutent actuellement les producteurs en l’AB ou de produits à label (IGP, label rouge, blés CRC, etc.), notamment ceux qui ont des volumes de production modestes.
Ces nouveaux modes de productions sans pesticides rémanents impliquent de trouver des solutions durables pour réduire les pertes après la récolte.
Pour limiter le risque de détérioration à long terme après la récolte et maintenir les facteurs de détérioration à des niveaux sans risque, l’application rigoureuse de bonnes pratiques de stockage (les BPS) est primordiale.